"Tamanoir, farce policière" : le ton est donné d'entrée de jeu ! Roman policier ? Enquête humoristique ? Ce qui est certain, c'est que Tamanoir est un Objet Littéraire Non Identifié. Si sa première partie conduit docilement à le classer comme un polar classique – toutefois teintée de cynisme haut de gamme –, son tournant fantastique surprend et peut plaire autant qu'il peut rebuter.
En ce qui me concerne, le pari de l'originalité a fonctionné. Après Alice au pays des merveilles, laissez-moi vous présenter Tamanoir au pays des enfers : Nathanaël Tamanoir est un parisien anarchiste qui décide d'enquêter sur trois meurtres ayant eu lieu au petit matin dans le cimetière du Père-Lachaise. Triple meurtre ? Pas vraiment, car la troisième victime, un SDF accompagné d'un vieux matou, se relève et s'enfuit...
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Adeptes des univers sombres et chimériques, partisans des plumes mordantes et audacieuses, laissez-vous captiver par ce "roman noir mâtiné de fantastique" (dixit l'auteur). Grouillant d'insectes, de chats errants et de bestioles en tous genres, peuplé de démons, de monstres mais aussi de crapules bien humaines, Tamanoir surprend par sa coloration mi-onirique, mi-ironique. Le style est particulièrement tarabiscoté, à tel point que cela m'a parfois obligée à relire certains passages pour en décoder toutes les subtilités de langage. Mais une fois passés ces petits accrocs, quel régal de lecture grâce à toutes ces trouvailles promptes à vous coller sur la face un rictus démentiel ! Il faut "juste" accepter de se laisser embarquer dans un trip sous acide littéraire... en mesure de transformer un immeuble de Paname en cercles de l'enfer, capable de défigurer un roman policier en divine comédie !
Présentant en filigrane un propos sur les sans-abris et les migrants plutôt intéressant, Tamanoir est un livre qui m'a agréablement sortie de ma zone de confort. Une excentricité à laquelle je ne peux me frotter qu'à petite dose, mais que je prends plaisir à découvrir ponctuellement. Et vous, quel livre vous a déjà délicieusement dérouté·e ?
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