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Sous le compost - Nicolas Maleski


“ Un petit plaisir, c'était parfois aussi bon d'y résister que d'y céder. ”


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Toute vérité est-elle bonne à dire ? Vous avez trois heures ! Ou alors, vous pouvez décider de lire Sous le compost, de Nicolas Maleski. Un roman dont la matière première tarabuste avec humour l'idéal de vérité : une rumeur d'adultère...


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Alors qu'il mène une vie paisible d'homme au foyer (choix de personnage principal que je salue au passage), Franck Van Penitas découvre un jour dans sa boîte aux lettres un mot anonyme dénonçant l'infidélité de sa femme. Ce coup de tonnerre sonnera-t-il la fin de sa tranquillité, cet état qu'il met au service de l'entretien de son beau potager cultivé à l'ombre de sa misanthropie ? Rien n'est moins sûr !


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Bien que son titre sonne comme un essai écologique, Sous le compost cache en réalité une fiction sarcastique sur un tout autre processus de décomposition que celui de débris organiques : celui des relations conjugales. Le roman peut paraître bien sombre présenté comme cela, j'étais d'ailleurs peu enthousiaste à l'idée de d'injecter une énième histoire d'adultère dans ma bibliothèque. C'était sans compter le style de l'auteur, ponctué de tirades burlesques, si addictif qu'une banale et néanmoins rocambolesque histoire de tromperie devient l'engrais d'une tragi-comédie. Sous le compost se lit comme on regarde un bon film français, de ceux qui portent un regard à la fois cynique et humain sur nos petits et grands péchés.


La plume de Nicolas Maleski est savoureuse ; incisive, soignée, elle nous pousse à adorer détester certains trains de caractère des protagonistes. Le petit cercle dans lequel tourbillonne l'intrigue est en effet piqueté de profils qu'on a tou·te·s croisés au moins une fois dans sa vie. Du voisin aimable mais distant au copain faussement proche, en passant par la connaissance qui semble bien sous tous rapports mais se révèle un peu dingue lorsqu'on gratte un peu, l'auteur brosse un tableau des liens sociaux dans lequel il fait bon se promener, un peu comme dans le potager entretenu par le narrateur. Quotidien et existences ordinaires sont alors le terreau parfait pour faire grandir des secrets. Des graines qui peuvent exploser aux quatre vents.


Quant à la fin, sans en dire trop, elle pourrait également servir de sujet à une autre dissertation que celle proposée en introduction de cette chronique : la curiosité est-elle un vilain défaut ? Mais, promis, Sous le compost se digère bien mieux qu'un devoir de philosophie !

 

Sous le compost, de Nicolas Maleski, aux éditions Harper Collins (256 pages, 7,50 €)

Merci aux éditions Harper Collins pour l'envoi du livre !

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