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Sauvage - Jamey Bradbury


“ Les choses seraient plus simples si je pouvais vivre seule, sans personne vis-à-vis de qui préserver des secrets, sans plus rien à cacher. Sans plus aucun besoin de protéger les autres de la sauvagerie que je sentais à l'intérieur de moi, de l'impérieuse envie de m'abandonner à tout ce contre quoi Maman m'avait mise en garde”


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Nom d'une complainte d'un chien de traineau en Alaska ! Ceci n'est pas une pub pour un parfum vanté par un célèbre acteur tombé en disgrâce (comme chantait l'autre : Tu m'fais mal, Johnny, Johnny, Johnny), mais un avis lecture sur une belle découverte : Sauvage, premier roman de Jamey Bradbury, paru aux éditions Gallmeister.


L'histoire est celle de Tracy, jeune femme de dix-sept ans vivant en Alaska auprès de sa famille dont l'activité est centrée sur les courses de chiens de traineaux. Tracy a une particularité : elle résiste difficilement à l'appel de la forêt, tant elle entretient une relation mystérieuse et singulière avec la nature. Plusieurs drames traversent sa vie et l'amènent à s'interroger sur la particularité de ce lien et sur son identité. Pas la peine de vous en dire plus sur l'intrigue, (j'étais contente de ne pas avoir lu la quatrième de couverture, qui en dit un peu trop à mon goût, alors je vous épargne les détails) : si vous aimez le nature writing, le suspense et les drames familiaux, vous serez servi·e !


“ Mille mots se pressent derrière mes lèvres, comme des chiens sur la ligne de départ. Tous avides de partir, d'expliquer tout. ”


Sauvage s'inscrit impeccablement dans la ligne éditoriale de Gallmeister : vibrant, offrant des paysages mentaux exceptionnels, brouillant tout type de frontières, il flirte avec le thriller sans faux-pas. Attention : âmes sensibles s'abstenir, les liens du sang sont dépecés dans tous les sens du terme ! Mais quel plaisir de se retrouver la tête derrière le guidon d'un traineau, de découvrir le monde des mushers, ces meneurs de chiens, de trembler pour un personnage aussi troublant qu'attachant dans une forêt hantée de peurs, de souvenirs, mais aussi d'espoirs !


Malgré tous ces aspects positifs, la dernière partie du livre m'a mise mal à l'aise, car un peu trop noire et brutale à mon goût. Cela dit, l'arc narratif est tout à fait logique (sauvagerie et brutalité, un duo crédible), et avec un peu de recul, je suis bien obligée d'accepter que l'autrice voulait m'emmener vers ce final dès le départ. Oserais-je dire que ce dénouement est "naturel" ? En tout cas, il ne laisse pas indifférent et j'ai hâte de découvrir les prochains écrits de Jamey Bradbury !


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PS : avez-vous saisi les deux références musicales cachées dans cet article (sans cliquer sur les liens hypertextes !) ?

 

Sauvage, de Jamey Bradbury, aux éditions Gallmeister / collection (320 pages, 22 €)

Merci à Micka pour ce bon conseil !

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