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L'Enfant de la prochaine aurore - Louise Erdrich


“ Et pourtant personne ne sait rien avec certitude. Lorsque survient la fin du monde, la première chose qui se passe c'est qu'on ignore précisément ce qui se passe. ”



*


Nom d'une Pocahontas écarlate ! Si vous aimez :

les dystopies,

la littérature nord-américaine,

• avec un soupçon de culture amérindienne,

L'Enfant de la prochaine aurore, de Louise Erdrich est fait pour vous !


Même si près de trente ans les séparent, ce livre ressemble à bien des égards à sa "grande sœur", La Servante écarlate : au sein d'une Amérique en proie au fanatisme religieux et à une technologie avide de contrôle, une héroïne présente le malheureux avantage d'être féconde, dans un monde où l'existence des générations futures est compromise. Cedar Hawk Songmaker, jeune Amérindienne adoptée par un couple de Blancs, écrit à l'enfant qu'elle porte et attend dans le plus grand secret. Et peu importe si la comparaison avec l'œuvre de Margaret Atwood citée plus haut est inévitable : j'ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans ce long journal intime fictif, qui m'a parfois happée jusqu'à une heure tardive de la nuit.


En déjouant les clichés de la culture amérindienne et de l'adoption, L'Enfant de la prochaine aurore aborde avec intelligence la puissance et la complexité de la maternité ainsi que de la quête d'identité. Certes, l'intrigue s'égare parfois dans des sinuosités qui mériteraient d'être taillées pour aller plus simplement à l'essentiel. Mais si, comme moi, vous êtes adepte des ambiances de fin du monde et d'histoires de survie, vous serez ravi·e ! Vous me direz que, vu la pandémie actuelle, ce n'est peut-être pas l'évasion littéraire dont vous rêvez, mais c'est aussi ce qui m'a plu dans ce roman paru en anglais trois ans avant ce foutu coronavirus : son écho magistral à la période de crise sanitaire que nous traversons. A l'instar de la magnétique Cedar, et pour reprendre ses mots : "J'ai le sentiment que, davantage que le passé, c'est maintenant l'avenir qui nous hante.". Ami·e·s des dystopies, par ici !

 

L'Enfant de la prochaine aurore, de Louise Erdrich, aux éditions Albin Michel (416 pages, 22,90 €)

Merci aux éditions Albin Michel pour l'envoi du livre !

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