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Etés anglais - Elizabeth Jane Howard


Vous l'avez vu tout l'été, je vous en propose une nouvelle fournée pour l'automne : Etés anglais, d'Elizabeth Jane Howard, est peut-être l'une des couvertures que j'ai vu le plus défiler sur Instagram. Je n'ai pas su lui résister bien longtemps, mais malheureusement je vais aller à contre-courant des avis dithyrambiques qui ont fleuri sur les réseaux sociaux à propos de ce tome 1 de la saga de la famille Cazalet.


On lui prête souvent des accointances avec Downton Abbey. Alors oui, on se glisse dans l'histoire d'une famille anglaise aisée de la première moitié du XXème siècle. Mais non, vous ne trouverez aucune intrigue sur "ceux d'en bas" : les domestiques sont strictement cantonnés à leur rôle...de domestiques (conseil d'amie : préférez la lecture des mémoires de Margaret Powell, dans les Tribulations d'une cuisinière anglaise, beaucoup plus intéressantes sur cet aspect). On notera une légère compassion de l'une des filles de la famille pour une aide-cuisinière lorsque celle-ci atteint 39 de fièvre, mais c'est tout. Le roman se concentre quasiment exclusivement sur la famille Cazalet, à l'aube de la seconde guerre mondiale : les histoires des enfants (à mon avis, les plus intéressantes et pleines de potentiel) et celles de leurs parents (dont on subodore l'évolution sans palpitations).


Rien que ce focus, me direz-vous, peut valoir le détour. Et j'aurais aimé vous approuver mais j'ai été perdue par une galerie de personnages auxquels je ne me suis absolument pas attachée (heureusement qu'un arbre généalogique placé en début d'ouvrage aide à se repérer). Est-ce parce qu'ils sont si nombreux que l'autrice peine à leur donner de la profondeur ? Ou faut-il attendre les tomes suivants pour qu'enfin ils révèlent toutes leurs nuances ?


Ajoutez à cela quelques longueurs et vous comprendrez pourquoi je n'ai pas été captivée par ce roman qui a fait le bonheur de beaucoup de lecteurs·ices ces derniers mois. Les descriptions font à la fois la lourdeur et le charme de ce livre. Si vous aimez les plumes qui s'attachent à la couleur et à la texture de chaque meuble ou de chaque pièce d'une demeure, foncez. Si, comme moi, vous préférez les descriptions subtilement ou opportunément glissées dans la narration, passez votre chemin.


Etés anglais est une fresque historique à travers une focale a priori attractive : le quotidien d'une riche famille britannique qui avance sous le spectre de la première guerre mondiale et qui respire encore les effluves de l'ère victorienne. Hélas, ces chroniques ne m'ont pas happée autant que je l'espérais !

 

Etés anglais, d'Elizabeth Jane Howard, aux éditions de la table ronde (576 pages, 24 €)

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