Nom d'un castor périgourdin ! En voilà une belle bande dessinée pour bien commencer le mois de mars ! Après avoir dévoré Goupil ou Face dont je vous ai déjà parlé il y a quelque temps, je me suis laissée séduire par le nouvel ouvrage graphique de la talentueuse Lou Lubie réalisé avec la non moins fabuleuse Manon Desveaux.
La Fille dans l'écran m'a touchée en plein cœur de par sa construction originale et grâce à une histoire simple, efficace et captivante. Deux autrices, deux personnages, deux pays : sur les pages de gauche, Manon Desveaux dessine la vie de Coline qui vit à Périgueux chez ses grands-parents. Sujette aux crises d'angoisse, cette jeune femme entreprend de réaliser un livre jeunesse sur l'histoire d'un perroquet qui part découvrir le royaume du grand froid. En parallèle, sur les pages de droite, Lou Lubie nous entraîne dans la spirale quotidienne de Marley, expatriée française à Montréal. Barista pour gagner sa vie, cette dernière décide de se remettre à la photographie à la suite d'un mail d'une inconnue nommée Coline. Cette dernière la contacte pour lui demander l'autorisation de s'inspirer de ses photos publiées sur son blog afin d'illustrer son livre...
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J'ai beaucoup aimé l'idée de structurer la bande dessinée en deux parties en miroir. Cela laisse un rôle savoureusement actif au lecteur : on promène son regard à gauche, puis à droite, on se rend parfois compte qu'on aurait pu changer le sens de la lecture, on prend plaisir à lier les deux histoires. Les deux styles de dessin se complètent à merveille, et les autrices illustrent avec justesse et modernité les aspects positifs du numérique tout comme les frustrations qui peuvent en résulter. Mais La Fille dans l'écran, c'est surtout un condensé de malice, de complicité, de tendresse. De vie, tout simplement ! Cet ouvrage rappelle qu'il suffit parfois d'une rencontre, d'une impulsion - oserais-je dire d'un clic ? - pour faire mûrir ses rêves et découvrir le bonheur des liaisons heureuses.