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Les couleurs de la vie - Lorraine Fouchet


Avec l'été déjà bien installé, j'avais envie d'un petit roman sympathique, de la trempe de ceux qui vous mettent de bonne humeur sans prétention. Les Couleurs de la vie débute par un coup de fil d'une grand-mère à sa petite fille pour lui apprendre qu'elle est partie en Suisse se faire euthanasier. Pour un roman feel-good, ça commence mal. Et malheureusement, la suite ne s'est pas améliorée.

A la suite du décès de cette seule parente qui lui restait, Kim, jeune femme vivant sur l'île bretonne de Groix avec son amoureux Clovis, s'interroge sur l'interprétation de cette décision fatale : vivre et vieillir, cela en vaut-il vraiment la peine ? Pour trouver des réponses à cette question hautement philosophique, elle part pendant un mois s'occuper d'une vieille dame, Gilonne de Kerjeant, dans une luxueuse maison de retraite à Antibes. Kim rencontre alors Côme, le fils de cette résidente égocentrique et hautaine. Rapidement, elle découvre que cet homme ne semble pas être celui qu'il prétend, car selon les proches de Gilonne, ce dernier se serait noyé des années plus tôt dans une piscine à Nice... De la Bretagne à la Côte d'Azur, deux enquêtes doivent donc être résolues : l'identité du prétendu fils de Madame de Kerjeant, et le sens de la vie ('scusez du peu).

"Je dois savoir si chaque matin est un choix ou, au contraire, un destin imposé. Et si, "nom de toui", comme disait ma grand-mère, ça vaut la peine de vieillir"

Malgré un décor balnéaire plutôt plaisant plongeant le lecteur dans les saveurs de l'Atlantique et de la Méditerranée, attention au mal de mer causé par un méli-mélo narratif : flash-backs, chapitres écrits parfois à la première, parfois à la troisième personne ... difficile de maintenir le cap, la palme de l'incongruité inutile revenant aux quelques chapitres écrits du point de vue d'appareils électro-ménagers ou d'objets du quotidien (!). Même si un souffle de suspens permet de garder les voiles de l'intrigue gonflées, les bribes d'histoires sont maladroitement raccommodées. Kim ressemble à une pâle copie d'Amélie Poulain, naïve, voire un peu sotte, pendant que la pitoyable Gilonne de Kerjeant rivalise avec la méchanceté de Tatie Danielle. Face à ces personnages peu attachants voire franchement détestables, le traitement gauche de sujets de fond, qui auraient pourtant pu être touchants (la fin de vie, la maladie mentale), a fait couler Les Couleurs de la vie dans les abysses de ma mémoire de lectrice. Un roman monochrome qui sera vite oublié.

Et pour rester dans la même ambiance, ou presque... (Cliquez donc !)

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