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La Première fois que j'ai été deux - Bertrand Jullien-Nogarède


"- Tu sais que t'es un drôle de numéro, Karen. J'ai l'impression que tu te méfies comme de la peste de l'amour et en même temps ...

Il s'arrêta net au milieu de sa phrase.

- En même temps ?

- Comment dire ? Oui, au fond, j'ai l'impression que tu ne veux pas tuer l'espoir."

Le danger avec les romans young adult, notamment ceux basés sur une histoire d'amour, c'est qu'ils peuvent rapidement détremper dans une fade atmosphère fleur bleue. Heureusement, avec La Première fois que j'ai été deux, Bertrand Jullien-Nogarède réussit le pari d'emmener le lecteur - jeune comme moins jeune d'ailleurs - dans le sillage d'un premier amour franco-britannique loin des traditionnels effluves adolescents sirupeux.

Lycéenne en terminale littéraire dans un établissement localisé en banlieue parisienne, Karen vit seule avec sa mère bibliothécaire, dont la dépression et la solitude semblent avoir terni les jours sans saveur de l'adolescente ... jusqu'à ce qu'un beau jour d'automne, Tom, jeune londonien, croise son chemin, le baluchon à l'épaule rempli de charme et de mystère britanniques (difficile de faire autrement lorsqu'on porte le nom de Darcy !) ainsi que de titres décapants.

Nul besoin de vous en dire plus sur l'intrigue, ce serait vous gâcher le plaisir de la découverte. Sachez simplement que cette histoire ne vous emportera pas nécessairement vers les serpentements qu'on est en droit de s'imaginer avec un tel début, les virages choisis par l'auteur constituant d'agréables surprises, malgré quelques détours parfois superflus. Autre atout majeur, le mariage de la littérature française et du rock anglais : à l'instar de la bande originale du film Good Morning England, les morceaux qui jalonnent le récit viennent dynamiser les aventures sentimentales de Tom et Karen, dont les réflexions un tantinet trop matures calfeutrent de temps à autre les envolées romantiques tant attendues. Mais après tout, l'adolescence n'est pas une longue Tamise tranquille. Et après être restée au bord de son monde en raison des échecs des adultes qu'elle observe depuis son enfance, Karen a de quoi surprendre lorsqu'elle apprend à sauter à pieds joints dans la vie. Alors laissez-vous emporter par ce beau petit roman qui ravira cet été les plus anglophiles et sentimentaux d'entre vous.

Un grand merci à Bertrand Jullien-Nogarède qui a eu la gentillesse de m'envoyer ce livre pour me le faire découvrir

Et pour rester dans la même ambiance, ou presque... (Cliquez donc !)

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