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Big Little Lies


Tout a commencé par une bataille de spoils - ou "divulgachis" en québécois - (fourberie qui consiste à dévoiler les éléments d'une intrigue, de manière à gâcher à l'autre le plaisir de sa découverte). Après s'être fait spoiler l'avant-avant et l'avant-dernier épisode de la septième saison de Game Of Thrones, mon cher et tendre et moi-même étions résolus à fomenter une douce vengeance en divulgâchant l'épisode final de la saison aux traîtres responsables de ce drame. Cela nécessitait de regarder au plus tôt l'épisode après sa diffusion américaine.

Ça tombe bien, la plateforme de diffusion OCS (Orange Cinéma Séries) propose alors un mois d'abonnement gratuit résiliable à tout moment (et je vous conseille d'en profiter. Promis, je ne suis pas payée pour faire leur pub. Loin de moi l'idée de jouer à la femme sandwich online). Ça tombe re-bien, on est en vacances, on peut se lever à 4H du mat' en toute quiétude pour mirer le final dragonesque et remporter ainsi aussi sec notre bataille de spoils. Après cette victoire, ma moitié, plus finaude que moi, me souffla l'idée suivante : "et si on profitait du mois gratuit pour voir s'il y autres séries sympas ?". Pas bête. Et hop, nous voilà à tester Big Little Lies (Petits Secrets, grands mensonges en québécois (décidément, ils sont trop forts ces Québécois)), après avoir lu de nombreuses critiques positives sur cette mini-série américaine de sept épisodes basée sur un roman de Liane Moriarty.

Le pitch : dans la petite ville côtière de Monterey, deux femmes aux vies luxueuses apparemment parfaites, Madeline (Reese Witherspoon) et Celeste (Nicole Kidman), font la connaissance de Jane (Shailene Woodley, vue notamment dans la saga Divergente) - jeune mère d'un petit Ziggy - qui vient d'emménager. Les trois femmes, liées par l'amitié de leurs enfants, vont se retrouver au cœur d'un tragique accident qui pourrait bien dévoiler de lourds secrets.

En réalité, Big Little Lies (à ne pas confondre avec Pretty Little Liars), c'est comme un twix :

  • d'un côté, on vous sert une première intrigue, celle de l'accident qui est évoqué dès le début de la série et dont le mystère n'est démêlé qu'à la fin (Qui est mort ? Qui est coupable ? Pourquoi ? Comment ?)

  • et de l'autre, une deuxième énigme à résoudre, car le petit Ziggy est accusé (à tort ?) d'avoir tenté d'étrangler une camarade de classe le jour de la rentrée.

Et vous ne savez pas comment les scénaristes vont vous faire manger ces deux histoires à la fois. La seule chose certaine, c'est qu'on dévore les épisodes qui, malgré quelques lenteurs, sont délicieusement enrobés de dialogues incisifs et entrecoupés des déclarations acerbes des habitants de Monterey aux inspecteurs de police, qui serpentent entre rumeurs, secrets et déductions douteuses. Voici trois bonnes raisons de tester cette régalade :

  1. L'excellence de la bande originale. Si vous êtes comme moi hypersensibles aux backgrounds musicaux des films et des séries, vous allez flatter vos oreilles en regardant Big Little Lies, ou plutôt, comme dirait les Québécois (oui, ça tourne à l'obsession), en l'écoutant . Et comme je suis sympa, je vous ai dégoté un site où vous pouvez la découvrir : vous n'avez qu'à cliquer ici.

  2. La perfection du casting, notamment le couple formé par Nicole Kidman et Alexander Skarsgård (le méchant de True Blood). Faut dire que je vous ai un peu menti moi aussi en vous faisant croire que le génie de Big Little Lies tenait aux deux intrigues principales. Amateurs de séries d'action, passez-votre chemin. C'est toute la finesse psychologique de la série - qui dresse de magnifiques portraits de femmes - qui révèle sa saveur, pendant que s'esquissent en arrière-plan les contours d'une violence glaçante, aussi bien dans le monde des adultes que dans celui des enfants.

  3. La nervosité maîtrisée. La tension éprouvée tout au long de la série m'a rappelé les sensations éprouvées devant Elephant de Gus Van Sant : vous savez que l'histoire sera conclue par une tragédie, et le réalisateur vous y amène lentement par la maussaderie des jours ordinaires.

Bref, Big Little Lies est la friandise télévisuelle parfaite pour quitter l'été en douceur et accueillir la mélancolie de l'automne. Vous reprendrez bien un petit mensonge ?

Et pour rester dans la même ambiance, ou presque... (cliquez donc !)

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