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Le Livre des Baltimore, Joël Dicker


Il y a quelque temps, je vous parlais des Intelligents, un groupe de copains formé sous un tipi de camp de vacances pour artistes en herbe. Aujourd'hui, laissez-moi vous présenter le Gang des Goldman.

Il y a tout d'abord Marcus Goldman, le narrateur, que vous avez peut-être déjà croisé dans le New Hampshire, où il enquêtait sur une affaire touchant son professeur d'université, un certain Harry Quebert. Cette fois-ci, il vous emmène dans les lieux de son enfance, à commencer par Montclair, dans le New Jersey, qui donnera son nom à l'appellation de sa famille, de la classe moyenne, donnée par ses grands-parents, "dans le souci de clarifier les conversations" : les "Goldman-de-Montclair". Vient ensuite Hillel Goldman, son cousin, plutôt gringalet mais au verbe acéré, issu de l'autre branche familiale, les "Goldman-de-Baltimore", qui suscitent l'admiration sans borne de Marcus : "J'admirais leur allure, leurs biens, leur position sociale. Leur immense maison, leurs voitures de luxe, leur résidence d'été dans les Hamptons, leur appartement à Miami, leurs traditionnelles vacances de ski en mars à Whistler, en Colombie-Britannique. Leur simplicité, leur bonheur. Leur gentillesse à mon égard. Leur supériorité magnifique qui vous faisait naturellement les admirer. Ils n'attiraient pas la jalousie : ils étaient trop inégalables pour être enviés. Ils avaient été bénis par les dieux". Enfin, complète cette joyeuse cousinade un certain Woody Finn, recueilli par les parents de Hillel, qui deviendra comme un frère pour lui.

Et puis, il y a Alexandra, telle la Wendy de Peter Pan qui veille sur les enfants perdus : belle, espiègle, rêveuse et talentueuse.

En parlant de héros de la littérature anglaise, je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais en ce qui me concerne, j'aime bien me dégoter de temps en temps un livre qui vous file ce que j'appelle le "syndrome Harry Potter" : le genre de pavé que vous dévorez en quelques jours (ou quelques heures pour les plus voraces), pour lequel vous êtes prêt·e à sacrifier quelques heures de sommeil, tant vous êtes obsédé·e par son intrigue.

C'est exactement l'effet que m'avait procuré "La Vérité sur l'affaire Harry Quebert", best-seller aux 3 millions de lecteurs et de lectrices, qui va être adapté sous forme de série par Jean-Jacques Annaud (après refus de l'auteur, Joël Dicker, d'une proposition de Steven Spielberg, siouplé !) (note aux fans de Grey's Anatomy : c'est Patrick Dempsey, alias Dr Mamour, qui incarnera Harry Quebert) (fin des parenthèses dignes d'un numéro de Closer). Alors forcément, après une telle bombe littéraire, on se demande bien ce que vaudra le livre suivant. Et avant d'entamer sa lecture, on m'a dit tout et son exact contraire sur "Le Livre des Baltimore" : qu'il était beaucoup moins bon qu'Harry Quebert, ou, à l'inverse, qu'il était meilleur, et que de toute façon, il fallait que je me fasse mon propre avis (merci les gars, ça m'aide vachement).

Pour éviter de vous retrouver le popotin entre deux chaises, voici mon avis qui, je l'espère, vous guidera davantage si vous hésitez à vous mettre à table en ayant "Le Livre des Baltimore" au menu : Joël Dicker excelle toujours autant dans l'art de tenir en haleine son lecteur, mais à l'inverse de l'originalité de l'intrigue de "La Vérité sur l'affaire Harry Quebert", roman policier, il se penche cette fois-ci sur un univers plus intime et aussi plus proche du commun des mortels : l'histoire d'une famille, ce drôle de pantin aux pièces parfois mal articulées qui doit continuer à marcher malgré tout. Marcus Goldman vous fera faire de palpitants allers-retours entre 2012 et son enfance, en gravitant autour d'un seul et même événement : le Drame, déclencheur du "syndrome Harry Potter", dont la teneur ne vous sera bien sûr révélée qu'à la fin de l'ouvrage. Une fois passé le temps de l'insouciance qui cachent les problèmes d'adulte à ses yeux d'enfant, Marcus Goldman essaie au gré de 593 pages captivantes de partir à la pêche aux explications, afin de remplir ce grand texte à trous qu'est la vie de sa famille, ou plutôt de ses familles : les Goldman-de-Montclair, et les Goldman-de-Baltimore. Alors, tenté·e de repartir dans les contrées américaines en compagnie de Marcus ?

Et pour rester dans la même ambiance, ou presque... (Cliquez donc !)

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